Les Cabanes de Fleury Marseille en 2 jours

Bon je crois que ça va se faire en feuilleton au final.

Ca c'est passé un été vers 2002 ou 3. Je ne suis plus sûr de me souvenir. J'en avais marre de faire du kite en tournant sur moi-même comme dans un bac à sable. J'ai découvert la rando en vélo quand j'avais 16 ans et j'ai toujours adoré partir ...
Partir... sans savoir où on va exactement mais partir pour découvrir... Se laisser porter par les aléas et s'adapter aux imprévus, une sorte de danse avec la vie quoi... Suivre et guider sa compagne, sa compagne l'aventure...

zut zut je viens de perdre une partie de mon texte.
Bon je reprends en plus concentré.

Je décide de partir de Leucate pour aller le plus loin possible vers L'Ouest.
C'est la conquête de l'Ouest en quelque sorte )

François dit fanch (un des employés d'Axel'Air à l'époque) m'accompagne et Fx un photographe.
On emporte un petit gonflable en 15 CV pour pouvoir me secourir au cas où. J'étais parti avec un mobile dans mon sac à dos.

La Tram est prévue pour tenir quelques jours. Je me lance.

Départ impossible à La Franqui ,le vent est orienté trop nord (ce serait peut-être possible en foil aujourd'hui avec une bonne voile ...).

du coup on reprend tout le barda et je fais une tentative à Gruissan sous l'étang de Mateille. Le vent est hyper rafaleux. C'est un spot en bois vérolé par Tram. Il aurait fallu passer sous le massif de la clape. Avec un risque de galère important. Trop dangereux. Je ne le sens pas. Toujours totalement confiant dans mon intuition ....
Finalement je redécolle ma 7 m² Cabrinha CO² sur un arrière de plage (un peu bondée quand même) sur la rive droite des Cabanes de Fleury.

Dernier brief avec Fanch et c'est parti.

Les premiers kilomètres sur une eau lisse par vent totalement off-shore se passent bien. Un total régal. Je pars, je pars enfin!!

Essayer de décrire les sensations que l'on ressent à ce moment la est une gageure. Allez-y, essayez. Vous comprendrez. L'engagement est important et les équilibres entre prudence, prise de risque, plaisir et souffrance sont étrangement mobiles ...

Après quelques dizaines de km, j'aperçois devant moi, une plaque lisse. Au moins 1km de pétole à traverser avec une voile deux fois trop petite.

Je regarde derrière moi la côte.Le péhnomène est connu à cet endroit. Etrange mais explicable car le léger relief devie la Tram doublement et créé une zone de calme alors que éole s'époumonne devant vous et derrière vous.

J'ai du passer 25 mn à lutter pour avancer sans que la 7m² ne tombe par son propre poids. J'avançais lentement mais je m'accrochais. Tenace. C'est l'une des qualités requises en longue distance.

Finalement je me retrouve assez rapidement devant Agde. Le choix de mon AHD (160 cm) mutante très tendue pour la navigation plate off-shore s'est avérée un bon choix.

Seul hic, j'ai rajouté un strap à l'avant pour plus de confort. Mais en guise de confort j'ai la chair du dessus du pied abrasée totalement. Je me demande jusqu'à où ça va me limer la chair ? la douleur est TOUJOURS maitrisable quand tu n'as pas le choix.

il y aura bien assez de temps pour hurler mes tripes quand je serais arrivé...

J'approche de Sête un peu inquiet par ce qui va se passer sous le vent du Mont Saint Clair. Je décide de passer large pour avoir du vent. Refroidi par la zone de pétole traversée un peu plus tôt.

Mon choix n'est pas facile, il y a une zone d'ancrage de minéraliers interdite...

Que je souhaitais franchir très au bord en la longeant. Je me vois mal arrêté par la maritime dans ladite zone.

Je vise une bouée d'ancrage de ces grosses barcasses. Jamais vu un truc pareil. Un énorme camembert de peut-être 15 m de diamètre. Impressionnant. Ca vous donne une idée de c qui peut y être accroché.

Bon le passage de la zone se pass bien et je longe les Aresquiers avec un petit regard dans mon rétro pour les kiteux qui naviguent derrière à Ingril dans un m d'eau.

Je comprends que je vais atteindre Carnon (home sweet home) dans moins de 1 h.

Je me vois déjà poser mon aile juste devant chez moi et rentrer à pieds avec mon barda. (j'habitais en face des Roquilles à 50 m de l'eau à l'époque)

Finalement la météo locale en a convenu autrement.

Le vent tomb très rapidement vers 17h et je commence à m'organiser pour rentrer à la nage. Je suis au niveau des bouées.

Un Zodiac de la SNSM vient me récupérer. Merci les gars. Cool. Ils ont même une douche contre leur guérite.

J'enlève mon sac à dos et me rend compte qu'il est ouvert. Totalement vidé. Mon mobile flotte dans sa housse étanche quelque part au milieu de la grande bleue depuis ....

J'emprunte un mobile et appelle le mag pour qu'on me cherche.

Déçu que le canasson n'aie pas pû rentrer à l'étable mais content du chemin accompli.

Combien ? entre 70 et 80 km probablement.

Etape suivante demain les aminches, je suis cuit après deux jours d'inventaire, 1800 références, c'est beaucoup de pièces un magasin de vélos !

Repose-toi bien, tu dois être mort après ta 1ère étape car j'ai déjà mesuré 88km de l'étang de Mateille à Carnon sur GoogleEarth mais je n'ai pas réussi à localiser les Cabanes de Fleury.

La suite, la suite...